La borne milliaire de Vagnas est visible au bord de la route départementale D979, à 2 kilomètres au nord de Vagnas. Elle est installée sur le coté gauche de la route avant d'arriver à l'ancien couvent de la Sainte Famille. Elle matérialise le 31e mille depuis Alba sur la voie antonine allant à Nîmes en passant par Barjac.
Cette borne est située a proximité du couvent des religieuses de la Sainte-Famille[1], c'est à cet endroit qu'elle a été signalée par Soulavie[2]. Elle est restée à son emplacement originel. Elle est située au lieu-dit "La Pierre Plantée", à l'intersection de la route venant Salavas qui va à Barjac (D 579) et du chemin de la Rochette. Elle a été christianisée en fixant une croix à son sommet, en 1717. Ce milliaire est devenu presque totalement illisible.
En 1863 le chanoine Rouchier indiquait déjà qu’il a eu beaucoup de peine à en réaliser l’estampage.
L’abbé Rouchier signale aussi que le couvent occupe l’emplacement d’une
ancienne poterie romaine. On y a découvert un four et de nombreux débris
de poteries en creusant les fondation des bâtiments.
Contrairement à ce qui est parfois indiqué, et le premier à le dire fut Rouchier, la voie romaine ne passait pas par le couvent de la Sainte Famille, mais à coté. Le couvent de la Sainte Famille fut construit au bord de l’ancienne voie romaine, sur le domaine de la Boissière. Fondé au milieu du XIXe siècle par Pierre Coste, chanoine honoraire de Viviers, et sa sœur Ezéréide, première mère supérieure, Il resta en activité jusqu'en 1992.
La voie romaine traversait l'Ardèche au gué de Chauvieux (Chaussée vieille), passait par La Gleizace à Salavas, Rieusset, Le Monastier, la Pierre Plantée au carrefour avec la route qui va à la Rochette, traversait le village de Vagnas, ressortait au sud, et traversait un marécage pour descendre ensuite vers Barjac. Le milliaire de Vagnas est situé à 2 milles romains de l'endroit où était placé celui de Barjac.
La voie romaine au sud de Vagnas.
Le trajet suivi par la route D979, passant sur le pont de Vagnas, n'a été ouvert qu'après la Paix d’Alès, en 1629, sur ordre de Louis XIII. L'ancienne voie romaine n'étant pas suffisante pour permettre le passage des troupes et des canons dans cette région.
Ce milliaire est connu depuis longtemps, puisqu’il est mentionné dans un texte, ainsi que la route qu’il renseigne, dans une donation de Raymond de Barjac, effectuée en juillet 1196, aux Templiers de Jales. (Archives des Bouches du Rhône)[4]
Le milliaire a été renversé par un tracteur, en 1958, puis redressé et la croix à nouveau rapidement fixée, avec du mortier moulé dans un seau[5]. On a probablement réparé le socle du calvaire sans se soucier du fait qu’il s’agit d’un milliaire romain âgé de plus 1800 ans.
Merci à Alain et à Claude qui m'ont emmené
explorer les anciens chemins autour de Vagnas.
[1] Cadastre
Napoléonien section C1 et C2.
[2] voir "
Histoire naturelle de la France méridionale, ou Recherches sur la
minéralogie du Vivarais, " Tome III, page 316.
[3] André Blanc,
CAGR, p37.
[4] Arnaud
Valvignères, p. 69.
Documentation :
- Arnaud, Pierre : Valvignères, p. 69.
- Arnaud, Voies romaines en Helvie.
- Blanc, André : CAGR, p37.
- Dupraz, Joëlle & Fraisse, Christel : « L'Ardèche [07] », (Carte archéologique de la Gaule, 07) 1 vol. (496 p.) : ill. en noir et en coul., cartes, couv. ill. en coul. ; 30 cm ; Paris, 2001, CNRS, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, Paris - (ISBN 2-87754-069-3) - p. 414.
- Histoire Générale du Languedoc, Privat, Toulouse, Tome XV, N° 1928, p.1098.
- Soulavie : Histoire naturelle de la France méridionale, ou Recherches sur la minéralogie du Vivarais, " Tome III.
- Rouchier, Jacques « Revue des Sociétés Savantes », Tome I, année 1863, 1er semestre, page 164.
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