mardi 22 janvier 2013

Busards des roseaux empoisonnés : condamnation.

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Un agriculteur vendéen, accusé d'avoir empoisonné des Busard des roseaux, vient d'être condamné à deux mois de prison avec sursis et 500 € d'amende :

Busard des roseaux © Aurélien Audevard.

Le 15 janvier, le tribunal correctionnel des Sables d'Olonne en Vendée a condamné un agriculteur retraité d'Angles (85) à deux mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende. En juillet 2011, les agents de l'ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage) avaient constaté, sur son terrain de Saint-Benoist-sur-Mer, la présence de rats empoisonnés et d'oiseaux morts : trois milans.
En mars 2012 le même agriculteur à la retraite a été une nouvelle fois contrôlé par le même organisme et cette fois-ci les agents ont découvert sur son terrain un cadavre de rat gris, à quelques mètres de ceux de deux busards des roseaux. Le prévenu a avoué que les rats empoisonnés servaient d'appât pour piéger les buses ou les pies, qui, d'après lui, détruisaient les canetons. Pour cela il utilisait du carbofuran, un pesticide très toxique dont l'usage est interdit en France.

L'empoisonnement, première cause de destruction des espèces sensibles.

Le tribunal a estimé que ces pratiques, dont le prévenu a été reconnu coupable, portent atteinte au système écologique. La peine prononcée devant éviter qu'elles ne se reproduisent.
A noter que pour ce préjudice, la Fédération de Chasse a obtenu 400 € de dommages et intérêts et frais de justice. Quant à la LPO, représentée par l'un de ses bénévoles, André Barzic, elle a obtenu 1000 € de dommages et intérêts et 100 € pour ses frais de justice. La LPO qui rappelle d'ailleurs que l'empoisonnement est la première cause de destruction d'espèces sensibles comme le busard des roseaux.

La réserve de l'Ile d'Olonne, située à environ 7 km au nord des Sables d'Olonne héberge le Busard des roseaux (Circus pygargus) et de nombreuses autres espèces protégées.

Documentation

Busard des roseaux 

Circus aeruginosus (Linnaeus, 1758)
(Chordata, Aves, Falconiformes

Longueur 48-56 cm, envergure 115-130 cm, poids 400-800 g.

C’est une espèce de plaine qui évite les zones forestières et montagneuses. L’habitat préférentiel est constitué d’eaux peu profondes envahies de grandes roselières ou typhaies. D’autres milieux tels que les tourbières, les champs irrigués, les prairies et cultures peuvent être utilisés, notamment comme terrains de chasse, lorsque les roselières sont insuffisantes.

L’espèce se nourrit surtout d’animaux terrestres et aquatiques tels que les petits rongeurs et oiseaux. Les cadavres et les animaux malades sont également consommés. La taille et la diversité des espèces dépendent des circonstances locales, la proie la plus facile étant préférée. La chasse se fait à faible hauteur (2 à 6 m), en utilisant la végétation au sol et les accidents de terrain pour surprendre les proies. Les captures sur l’eau sont rares.

Le Busard des roseaux est normalement un chasseur solitaire. Il peut migrer et dormir au sol en groupe. Le mâle est parfois bigame et peut même s’accoupler avec une 3e femelle. Toutefois, cette dernière est habituellement délaissée dès qu’il doit consacrer son temps aux premières nichées écloses. La reproduction est solitaire à semi-coloniale, le couple acceptant le voisinage d’autres nids à quelques dizaines de mètres. Le territoire du site de nid est faiblement marqué, seuls les abords immédiats étant défendus contre le passage d’individus de la même espèce. Lors des belles journées, le mâle cercle ou vole acrobatiquement à grande hauteur. Les parades en compagnie de la femelle, qui incluent de fausses attaques, ont lieu plus bas et à faible distance du site de nid. Le mâle nourrit la femelle dès le début de printemps et elle dépend entièrement de son approvisionnement pendant l’incubation et les premiers jours d’élevage des jeunes.

Le nid est un entassement important d’herbes, de roseaux et de rameaux qui atteint 50 à 80 cm de diamètre pour 25-30 cm de hauteur (voire plus s’il est situé au-dessus de l’eau). La femelle seule le construit, le mâle édifiant de faux nids et des plates-formes. La ponte de 3 à 8 œufs (max. 12) débute à la mi-avril. L’incubation dure de 31 à 38 jours par œuf, commençant avec le 1er, parfois le 2e ou le 3e. L’éclosion est asynchrone, sauf pour les premiers œufs qui peuvent éclore le même jour. Les jeunes explorent les environs du nid à l’âge de 1 mois et s’envolent une semaine plus tard.

Spanneut, L. (Ecosphère, Service du Patrimoine Naturel.), 2008.


Sources :

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